Nourrir s’est d’abord penché sur l’avenir de l’alimentation dans les soins de santé dans le cadre d’une initiative de la Fondation McConnell, réalisée en partenariat avec le Réseau pour une alimentation durable, Health Care Without Harm, SoinsSantéCAN, la Coalition canadienne pour un système de santé écologique, Sustainable Food Lab et l’Academy for Systems Change.

Nourrir a apporté une contribution au document publié par SoinsSantéCAN intitulé The Role of Food in Hospitals. Celui-ci cernait les possibilités liées à l’alimentation dans les hôpitaux : améliorer l’expérience des patientes et des patients, voir « l’alimentation comme une médecine », proposer des aliments appropriés sur le plan culturel, acheter des ingrédients frais et locaux, et offrir plus d’aliments au détail nutritifs.

Nourrir a mis sur pied la cohorte d’innovatrices et d’innovateurs, un programme de trois ans qui réunissait 26 leaders aptes à prendre des décisions en matière d’alimentation dans des hôpitaux, des centres de soins de longue durée, des centres de santé communautaires et des autorités sanitaires du pays.

Au moment de réfléchir à la possibilité que la cohorte d’innovatrices et d’innovateurs apporte un changement systémique, Melanie Goodchild (Turtle Island Institute) a dit : « C’est l’occasion d’examiner des prototypes, d’apprendre de ce que font les gens et d’accroître l’ampleur des travaux actuels. Il s’agit d’une occasion très importante qui ne serait pas possible si un programme comme Nourrir n’avait pas réuni des innovatrices et des innovateurs du milieu. »

En février 2017, Nourrir a rassemblé au Québec 40 personnes provenant de différentes régions du Canada pour la première retraite de la cohorte d’innovatrices et d’innovateurs. Les personnes présentes représentaient 25 organismes et huit provinces ou territoires. La retraite leur a permis de découvrir différents points de vue, ainsi que les travaux de gens qui apportaient des changements audacieux au sein de leur établissement. Voyez ce que les participantes et les participants avaient à dire dans notre vidéo Nourish the Future of Food in Health Care.

Comme le mentionne la co-directrice du programme Hayley Lapalme dans la vidéo : « Trop souvent, nous parlons de la nourriture comme d’un coût. Nous voulons réorienter la conversation pour parler de la possibilité de créer de la valeur grâce à l’alimentation : plus de valeur pour les personnes hospitalisées, un impact positif sur la culture de l’organisme ou de l’établissement, et un impact positif sur le bien-être communautaire. »

En avril 2018, les membres de la cohorte d’innovatrices et d’innovateurs travaillaient avec leurs pairs sur des projets collaboratifs. Nourrir les a réunis pour une semaine en Colombie-Britannique, leur donnant ainsi l’occasion de se rencontrer en personne, d’apprendre des conseillères et des conseillers du programme, et de voir concrètement les travaux faits dans le domaine de l’agriculture durable par les Premières Nations de Squamish et Lil’wat, et aussi d’autres communautés autochtones.

Nourrir organisait son premier atelier sur des politiques pour une alimentation au profit de la santé. Des personnes représentant la santé au sein de gouvernements provinciaux, territoriaux ou autochtones du pays ont été invitées pour en apprendre plus sur les approches alimentaires novatrices dans les soins de santé au Canada et à l’étranger, et aussi discuter d’occasions politiques clés.

L’atelier a notamment donné lieu à la publication d’un recensement des politiques au Canada. Celui-ci répertorie les politiques en santé, en agriculture et en approvisionnement qui régissent l’alimentation dans les établissements de soins de santé. Il souligne cinq leviers politiques pouvant servir à augmenter les bienfaits de placer l’alimentation au cœur des soins de santé et de la guérison sur la santé, l’économie, la société et l’environnement.

Nous nous arrêtons souvent aux valeurs nutritionnelles des repas lorsqu’il est question d’une saine alimentation. Comment repenser ce qui est « sain » pour tenir compte de l’ensemble des répercussions, sur la santé humaine, mais aussi sur les communautés et un système alimentaire durable? En octobre 2018, Nourrir a organisé une retraite stratégique pour étudier la question en compagnie de 22 leaders des soins de santé, des systèmes alimentaires, de la philanthropie ou du gouvernement qui adoptaient une approche nutritionnelle environnementale pour aborder les soins de santé sous un angle nouveau.

Nourrir a présenté le court métrage Miichim, qui porte sur Kathy Loon et l’équipe du Sioux Lookout Meno Ya Win Health Centre dans le nord-ouest de l’Ontario, et sur leur désir de servir des aliments traditionnels aux patientes et aux patients autochtones à des fins de santé et de guérison.

En mai 2019, Nourrir a organisé le symposium Une alimentation au service des soins de santé à Toronto. Celui-ci réunissait 170 personnes des milieux de la santé et de l’alimentation, et portait sur le leadership nécessaire pour placer l’alimentation au coeur des soins. Il était centré sur divers points de vue, du savoir autochtone et des apprentissages expérientiels et axés sur le territoire. Les personnes présentes ont pu apprendre de penseuses et de penseurs de renom, comme Peter Senge et Sheila Watt-Cloutier.

Un des événements du symposium s’intitulait La nourriture de l’avenir dans les hôpitaux. Nourrir avait demandé à trois équipes d’imaginer à quoi pourraient ressembler dans le futur des repas bons pour les patientes et les patients, la planète et la balance. Celles-ci ont collaboré avec des chefs de renom pour préparer une dégustation d’un repas d’hôpital de l’avenir.

En août 2019, André Picard, un influent journaliste couvrant la santé au Globe and Mail, a écrit sur l’énorme potentiel qu’offre l’alimentation pour propulser un changement dans les soins de santé, affirmant que la nourriture d’hôpital devait guérir et non faire peur.

En septembre 2019, Nourrir organisait le deuxième atelier sur des politiques pour une alimentation au profit de la santé, cette fois autour du thème des établissements qui modèlent le changement dans une communauté plus vaste. Cette approche positionne les hôpitaux comme des « établissements d’ancrage ». Ils peuvent ainsi avoir un grand impact sur les économies locales en agissant face aux facteurs sociaux qui influent sur la santé, en se servant stratégiquement de leurs pratiques d’approvisionnement et d’embauche, de leurs investissements et de leur capacité. En harmonisant les ressources cliniques pour répondre à des besoins sociaux, les hôpitaux abordent non seulement des problèmes de santé graves, mais travaillent aussi avec la communauté pour maintenir la santé à long terme, réduire des coûts évitables et améliorer le bien-être.

En octobre 2019, Nourrir a accueilli un groupe de 21 leaders au lac Rosseau, sur le territoire traditionnel des Anishinaabe et Ojibwe. Le groupe s’est penché sur la façon dont les milieux de la santé et communautaire peuvent collaborer pour soutenir et ancrer un accès équitable pour tous à une alimentation durable.

Sa mission étant d’améliorer la santé humaine et planétaire grâce à l’alimentation, la Arrell Family Foundation s’est jointe à Nourrir comme principale partenaire en janvier 2020.

Nourrir a été choisi parmi 1300 soumissions provenant de partout au monde comme un des demi-finalistes visionnaires du prix Rockefeller Food System Vision 2050.

En juin 2020, Nourrir a inauguré le Fonds Rx pour la sécurité alimentaire des patientes et patients tpour aider les organismes de soins de santé à réagir face à la pandémie. Celui-ci a permis d’octroyer 14 contributions totalisant 434 000 $ pour financer des projets comme l’offre de paniers alimentaires d’urgence et des prescriptions d’aliments sains.

En partenariat avec le Fonds Ligne de Front, une somme additionnelle de 250 000 $ a été octroyée dans le cadre du Fonds Rx à des projets communautaires novateurs qui renforçaient les compétences ainsi que la sécurité et les habitudes alimentaires des peuples autochtones durant la pandémie. Nourrir a animé des échanges de savoir durant lesquels des leaders autochtones ont partagé des renseignements importants sur les nouveaux besoins et interventions découlant de la pandémie.

Le Guide des menus durables élaboré par la cohorte d’innovatrices et d’innovateurs a été publié en novembre 2020. Il aide les gestionnaires des services alimentaires dans les établissements de santé à rendre leurs menus plus durables, une étape à la fois.

On observe dans l’ensemble du pays une adéquation de plus en plus grande entre les domaines d’impact de Nourrir et les mesures prises par les autorités sanitaires provinciales et territoriales. En octobre 2020, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec a présenté sa stratégie d’approvisionnement local, qui demande aux établissements publics d’établir une cible relativement à l’achat d’aliments locaux.

Nourrir a entamé la période de recrutement pour la cohorte d’ancrage en novembre. Durant cette période de six mois, Nourrir a invité 15 équipes à s’unir et à établir des partenariats avec des organismes communautaires et de santé pour aborder des enjeux clés en matière de santé, d’équité et de climat. Les équipes sont composées de médecins, de personnel infirmier, de nutritionnistes, de responsables de services alimentaires, d'organismes et de communautés autochtones, d'organismes et de leaders communautaires, de responsables de la santé publique, de membres de la haute direction d’établissements et d’autres personnes.

Une des raisons pour lesquelles les « problèmes complexes » comme l’insécurité alimentaire sont difficiles à aborder est que les solutions sont souvent imaginées individuellement ou en silo. C’est pourquoi Nourrir a proposé un cours en ligne à toutes les équipes qui souhaitaient faire partie de la cohorte, en collaboration avec le Transition Design Institute de l’université Carnegie Mellon. Les équipes devaient cartographier et étudier leur problème complexe, cerner les dynamiques entre les parties prenantes et entamer ensuite l’étape de recherche de solutions.

Le lancement du court métrage La nourriture d’hôpital peut-elle contribuer à la réconciliation? a eu lieu en mars 2021. Le film se penche sur l’insécurité alimentaire, sur des expériences de racisme systémique envers les Autochtones dans le milieu de la santé et sur le pouvoir des habitudes alimentaires autochtones.

Le Centre d’action de Maple Leaf pour la sécurité alimentaire s’est joint à Nourrir comme principal organisme de financement. Il appuie nos travaux visant à placer l’alimentation au cœur de la santé et à réduire les taux d’insécurité alimentaire à l’aide d’une approche reposant sur plusieurs parties prenantes.

L’alimentation est notre médecine a été lancée :elle comprend une formation en ligne, une série de webinaires et une bibliothèque de ressources conçues pour permettre aux leaders et au personnel des soins de santé de découvrir de nouvelles façons de comprendre les liens complexes entre les habitudes alimentaires autochtones, la réconciliation, la guérison et les soins de santé. Élaborée en étroite collaboration avec notre Cercle de conseillères, conseillers, alliées et alliés autochtones, le Turtle Island Institute, ainsi que des leaders et artistes autochtones, L’alimentation est notre médecine inclut des lectures, des vidéos et des questions de réflexion sur la place que peut occuper l’alimentation dans les soins de santé sur le chemin de la réconciliation. Notre objectif est que 400 leaders du domaine de la santé aient complété la formation d’ici juin 2021.

En mai 2021, nous avons présenté la cohorte d’ancrage de Nourrir: il s’agit d’une communauté de pratique ayant un mandat de deux ans qui comprend sept équipes de partenaires des milieux communautaire et de la santé. Les équipes viennent du Labrador, de London, de Montréal, de Toronto, du nord de l’Ontario, de la Saskatchewan et de Vancouver. Partant de l’idée que l’alimentation est un facteur qui influe en amont sur la santé, chacune d’entre elles travaille sur des enjeux interdépendants, comme les inégalités en santé, l’insécurité alimentaire, les maladies chroniques liées à l’alimentation et les répercussions des changements climatiques. Une retraite virtuelle de quatre jours a marqué le début de la programmation.

Le terme ancrage renvoie à la possibilité d’exploiter la présence à long terme, la mission et les ressources des établissements de soins de santé pour ancrer le bien-être au sein de leur communauté.

« En créant un équilibre axé sur les soins intensifs avec des stratégies de prévention et de santé de la population pour maintenir les gens en bonne santé et hors des hôpitaux, l’alimentation apparaît comme un investissement à fort effet de levier pour le bien-être des gens, plutôt qu’un coût qu’il faut contrôler. » Lisez l’article complet, rédigé par Beth Hunter, Stephen Huddart et Peter Senge et publié dans The Philanthropist, pour voir comment Nourrir transforme l’alimentation dans les soins de santé grâce à des innovations systémiques.