Laisser le patient nous guider : pour nourrir la réflexion!

Carlota Basualdo, Laura Tkach et Danielle Barriault travaillent chez Alberta Health Services (AHS), le premier et le plus vaste système de santé provincial pleinement intégré au Canada, qui offre des services de santé à plus de quatre millions de personnes en Alberta, et à certains résidents de la Saskatchewan, de la C.-B. et des Territoires du Nord-Ouest. Elles « améliorent l’expérience repas du patient » pour créer un environnement où « la nourriture et les repas sont importants » (Meals Matter), et où le plaisir de manger est valorisé à la fois par les patients et les équipes de santé en tant qu’élément essentiel du rétablissement.

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On ne s’attend pas toujours à vivre une expérience culinaire agréable à l’hôpital, mais l’équipe des services de nutrition et d’alimentation (SNA) d’Alberta Health Services veut changer cette perception! Offrant des services alimentaires sur 107 sites, SNA veut mettre le patient et sa famille au cœur de tout son travail. « En nous alignant sur la stratégie du patient d’abord de l’organisation, nous pouvons exercer un impact plus solide sur l’évolution de la culture et la création du changement », explique Laura Tkach, directrice des opérations, services de nutrition, d’alimentation, de buanderie et d’environnement. Par le dialogue continu, la participation des équipes de soins de santé et l’écoute des patients, AHS valorise la période des repas et l’apport optimal d’aliments et de boissons en vue du rétablissement et de la guérison.

Un élément central de la stratégie du patient d’abord (Patient First Strategy) est de croire activement à la participation. Les patients et leur famille ont dit qu’ils veulent être respectés et entendus, participer à leurs soins et réduire la confusion. SNA a trouvé plusieurs façons de le faire.

SNA respecte les patients en leur donnant le choix et en offrant des aliments adaptés à divers besoins – diète végétarienne, sans gluten, kascher et halal. Le service de soins de longue durée offre un choix de repas dans un environnement de type salle à manger. Dans les soins aigus, le service est encore sur plateau, mais les patients choisissent leurs repas sur un menu et le menu parlé est de plus en plus utilisé dans le but de faciliter les choses pour les patients.

Les patients ont divers moyens de se faire entendre et de participer. « Il nous faut des processus pour vraiment comprendre si nous répondons aux besoins des patients et des résidents afin qu’ils voient le repas comme un moment agréable. Pour cela, il y a des réunions du conseil des résidents, des sondages et des rondes à l’heure des repas », déclare Heather Truber, directrice générale des opérations provinciales. Les commentaires des patients font ressortir les aliments favoris et ceux qui sont moins populaires, ce qui facilite la planification des menus. Il y a aussi des séances de participation avec des groupes spécialisés tels que les conseils consultatifs pour l’enfance et la jeunesse afin de mieux concevoir les menus en pédiatrie. Il n’est pas toujours facile de concilier la saine alimentation et les préférences des jeunes – céréales sucrées et hot dogs. Il est donc important de savoir ce que veulent les parents et les enfants. Il est aussi prévu de consulter des conseillers qui représentent les patients pour comprendre ce qui importe au-delà des services alimentaires et de l’environnement – des aliments produits localement de manière durable, par exemple. 

Pour réduire la confusion, les patients reçoivent de l’information sur leur diète et sur le service des repas, et ils savent qui contacter s’ils ont des questions. Des tableaux blancs à côté du lit des patients facilitent la communication entre les patients et l’équipe. On y trouve notamment de l’information sur l’heure des repas, les besoins diététiques particuliers et l’aide requise aux repas.

« Patrick, qui s’occupait des repas, s’est démené pour faire plaisir à ma mère lors de son séjour au 3F3 à l’UAH. Il prenait juste un peu plus de temps pour sourire à maman et jaser avec elle. C’est par de petits gestes comme ceux-là que le personnel insuffle de la chaleur au milieu stérile de l’hôpital et nous aide à passer au travers d’un moment stressant ».

Plusieurs facteurs influent sur le plaisir, le désir et la capacité de manger. Tout ce qui nuit aux repas réduit l’apport alimentaire des patients et augmente les risques de malnutrition, ce qui affecte la durée du rétablissement et la capacité des patients de s’adonner aux activités qui leur plaisaient avant le séjour à l’hôpital. Tkach ajoute : « La vision de Meals Matter ne se limite pas à offrir des aliments savoureux et nutritifs que les patients ont du plaisir à manger. Un autre élément essentiel est que l’environnement des repas et le soutien de l’équipe de soins soient axés sur le patient afin qu’il s’alimente et s’hydrate de manière adéquate pour améliorer son état nutritionnel et favoriser son rétablissement ». Le but est d’obtenir des commentaires comme celui de la fille d’une patiente à l’Hôpital de l’Université de l’Alberta : « Patrick, qui s’occupait des repas, s’est démené pour faire plaisir à ma mère lors de son séjour au 3F3 à l’UAH. Il prenait juste un peu plus de temps pour sourire à maman et jaser avec elle. C’est par de petits gestes comme ceux-là que le personnel insuffle de la chaleur au milieu stérile de l’hôpital et nous aide à passer au travers d’un moment stressant ».