La cohorte d’ancrage de Nourrir : travailler au-delà des silos pour la santé communautaire

En quittant le centre de santé communautaire, Marie regarde l’ordonnance qu’elle a reçue, qui inclut de manger des fruits et des légumes frais, ainsi qu’une carte-cadeau pour le marché fermier de la station de métro près de chez elle.

Ailleurs, Khalil reçoit son congé de l’hôpital après un AVC. Il se sent encouragé parce qu’en plus de ses exercices de physiothérapie, il a une boîte-repas pour préparer de la nourriture les premières journées à la maison, ce qui est réconfortant puisqu’il n’a pas été en mesure de travailler.

Mae est une nutritionniste communautaire. Elle ouvre sa porte sur un paysage hivernal pour accueillir un chasseur qui apporte du gibier qui a été préparé afin d’être utilisé à l’hôpital où Mae gère un programme d’aliments traditionnels.

 

Même si ce ne sont pas encore là des réalités, ces quelques aperçus montrent à quoi l’avenir pourrait ressembler alors que la cohorte d’ancrage de Nourrir a terminé les étapes d’identification de problèmes complexes et de recherche d’interventions, et qu’elle se prépare désormais à tester la viabilité de ces interventions en contextes réels. Durant les neuf mois qui ont suivi la création de la cohorte en 2021, les sept équipes ont réuni des parties prenantes du secteur de la santé, des organismes communautaires, des leaders autochtones, des universitaires, des groupes environnementaux et d’autres encore, brisant ainsi les silos qui séparent souvent les secteurs.


Jusqu’à maintenant en 2022, des équipes ont bénéficié d’un accompagnement de spécialistes du Transition Design Institute de l’Université Carnegie Mellon. Ces derniers les ont aidées à imaginer diverses visions d’un avenir postcolonial équitable où les communautés profiteraient d’une sécurité alimentaire et de systèmes alimentaires durables qui leur serviraient pour des années à venir. Les sept équipes de collectifs ont cerné une vaste gamme d’interventions : 223 au total qui incluent la vérification de la sécurité alimentaire, des ordonnances d’aliments frais et un meilleur accès aux aliments traditionnels dans les hôpitaux.

Bien que la plupart de ces idées touchent à la fois la santé, l’équité et la durabilité, elles renvoient chacune à une préoccupation particulière :

Exemple d’une équipe cernant des voies d’interventions à l’aide du diagramme des leviers de l’alimentation au profit de la santé de Nourrir.

Avec la montée récente d’Omicron, la COVID-19 a indéniablement eu un impact sur le secteur de la santé. Celui-ci est poussé au-delà de sa capacité et aux prises avec un manque de personnel, des réaffectations et des signes d’épuisement. Malgré cela, les membres de la cohorte ont affirmé que penser non seulement à un avenir post-covid, mais aussi à un avenir de communautés résilientes sur le plan alimentaire avait été un baume durant cette période difficile. 

Ils vont maintenant pouvoir aller de l’avant et mettre leurs idées à l’essai grâce à un accompagnement et un soutien financier de la part de l’équipe de Nourrir. Ils vont expérimenter avec diverses interventions abordant la complexité des problèmes cernés. Les travaux vont reposer sur des ressources financières, mais aussi sur les relations entre les membres de l’équipe et avec des partenaires potentiels. Ce sont ces relations qui sont au cœur d’une collaboration intersectorielle multidisciplinaire et cette façon de travailler est la seule qui pourra, au bout du compte, nous mener à la transformation systémique d’envergure dont nous avons besoin.