La Cohorte d'ancrage à Montréal

Du 7 au 10 juin 2022, la cohorte d’ancrage de Nourrir s’est réunie en personne pour la première fois à Montréal au Québec. Une série d’ateliers ainsi que des visites de fermes, de cuisines d’hôpital et de plusieurs initiatives communautaires d’alimentation ont permis aux membres de la cohorte de voir, de comprendre et de goûter ce qui se produit lorsque les domaines communautaires et de la santé font équipe pour améliorer la sécurité alimentaire.

Apprendre de Stephen McComber et réception de bienvenue

Le rassemblement a commencé avec un mot de bienvenue de Stephen McComber, un artiste, un Aîné et un gardien de semences haudenosaunee renommé. Celui-ci a parlé de son travail au rythme des saisons de la terre et des cycles de la lune. Les membres de la cohorte d’ancrage, ainsi que des personnes invitées, ont ensuite pu discuter et apprendre à se connaître en dégustant nourriture et boissons.

J’ai parfois l’impression de nager à contre-courant au moment d’intégrer plus d’aliments locaux traditionnels dans les soins de santé. C’était merveilleux de me retrouver avec des gens qui pensent comme moi.”
— Moe Mathieu, Saskatchewan Health Authority (Sask.)

Des aliments frais à la portée des Montréalaises et des Montréalais

Aux Jardins Carya, l’agriculteur et co-fondateur Ramzy Kassouf a partagé son rêve que les agricultrices et les agriculteurs puissent contribuer à la sécurité alimentaire des communautés montréalaises en fournissant des aliments frais à des prix abordables, et en approvisionnant des établissements publics comme les garderies ou les hôpitaux.

Un représentant du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) était aussi présent. Il a parlé de la Politique bioalimentaire, la stratégie québécoise dans le secteur de l’alimentation biologique. Celle-ci demande aux établissements publics de fixer une cible d’approvisionnement local d’ici 2025. Pendant que le groupe se promenait entre les rangs de laitues ou qu’il jetait un coup d’œil aux serres, les personnes présentes ont pu voir de leurs yeux le pouvoir de mobiliser des fonds publics pour encourager l’économie locale et donner à tout le monde accès à des aliments sains et nutritifs.

C’est une chose de visiter une ferme en ligne, mais c’est autre chose de passer de la ferme au plateau de l’hôpital. Je fais partie de l’industrie des services alimentaires depuis 25 ans et trop souvent, on a très peu tenu compte de l’impact environnemental. Mais cela change aujourd’hui et c’est pourquoi nous faisons ce que nous faisons, et la raison pour laquelle nous sommes ici.
— Tina Hartnell, Fraser Health (C.-B.)

Voici à quoi pourrait ressembler un repas d’hôpital préparé avec des aliments locaux :

une salade, du tofu mariné sur un lit de riz, de l’avocat, de la tomate, une vinaigrette épicée et un gâteau au chocolat pour dessert.

Guidés par Josée Lavoie, directrice des services alimentaires et anciennement innovatrice de Nourrir, les membres de la cohorte ont pu visiter les coulisses du programme primé du CHU Sainte-Justine appelé Délipapilles. Travaillant avec des productrices et des producteurs locaux aux environs de Montréal, Josée et son équipe de personnel dévoué ont créé un programme de service aux chambres qui donne la vedette à des ingrédients durables et d’origine végétale. Les réactions face au programme ont été plus que positives au cours des dernières années, ce qui a eu pour effet d’augmenter considérablement la satisfaction des patientes et des patients, et de réduire de beaucoup le gaspillage alimentaire.

Je sens que mon niveau de créativité augmente en étant entourée de gens qui partagent la même mentalité.”
— Marion Nuss, CIUSSS Centre-Sud (Qué.)

Imaginer la sécurité alimentaire autrement au Carrefour solidaire Centre-Sud

La co-directrice générale Marie-Claude Ouellet-Morin a guidé les participantes et les participants durant une visite du quartier du sud-est de Montréal. Elle leur a montré les nombreux sites du Carrefour solidaire : une épicerie communautaire avec une échelle de prix variable, un marché fermier à la station de métro, des cuisines communautaires, des espaces de rencontre et une rue réservée aux personnes à pied ou à vélo où les gens s’occupent ensemble de jardins et partagent la récolte.

La visite au Carrefour solidaire a permis de découvrir un des organismes de sécurité alimentaire les plus visionnaires de Montréal. Celui-ci travaille non seulement pour améliorer l’accès à la nourriture, mais aussi l’autonomie alimentaire, tout en renforçant le tissu social de la communauté.

Rien ne vaut les rencontres en personne pour nouer des relations. Je me sens désormais plus à l’aise de communiquer avec un autre membre pour lui demander comment il ou elle a relevé des défis similaires.”
— Sondra Spearing, Labrador-Grenfell Health (T.-N.)

Crédit photo : Rachel Cheng Photography.